« Que espérer l’Est de la RDC quand les MOBONDO opèrent impunément à Maluku ? »

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La Commission Diocésaine Justice et Paix de l’Archidiocèse de Kinshasa, en sigle : « CDJP/KIN, » a organisé, le vendredi 7 juillet 2023, un Point de Presse, au Centre Diocésain de Pastorale Lindonge, autour du thème : « L’évolution de la situation sécuritaire et humanitaire au Plateau de Bateke. »

Les intervenants ont fait les constats ci-après : Sur plus de 218 villages se trouvant dans les Groupements Mwanamputu, Mwe, Yuo, Mbankana, Nguma et Mongata, 89 Villages ont été incendiés, de mai à juin 2023, 29 Villages habités par les Téké.

Les bastions de MOBONDO sont les suivants : Swalempu, Sao, Balumu, Muko, Karo, Tansa, Nkieme, Nkomo, Kimboto, Duale, Talangaï, Bolingo (CPI), Idiankana, Nzakimuena, Muanamputu, Mambanda et Kinsuanga.

Le 1er juin 2023, les MOBONDO avaient attaqué le Village Bondo et, à cette occasion, ils avaient Kidnappé 12 personnes dont 8 Téké et 4 non-Téké. En fin des comptes, les non-Tekes seront libérés et les Téké exécutés.

Le 6 juin 2023, le Chef coutumier du Village Pongwene sera tué et décapité, lui et l’un de ses fils et, aussi, l’une de ses belle-filles, en dépit de l’alerte lancée, à cet effet, quelques jours plus tôt.

Concernant la situation humanitaire, 86 écoles ont dû fermer leurs portes, à la Sous-division Maluku 3 et 95 à la Sous-division Maluku 2. Quant aux Centres de santé, à titre indicatif, aucun d’eux n’est opérationnel sur 4 que comptait le Village Mwe.

Compte tenu de ce tableau sombre, la CDJP/KIN a formulé les recommandations suivantes :

I. AU GOUVERNEMENT

1). Anticiper les différentes menaces d’attaques des assaillants MOBONDO au lieu d’agir, comme toujours, à dessein, après coup, tels des sapeurs-pompiers ;

2). Ratisser les bastions des MOBONDO, qui sont connus de tous, en vue d’asseoir l’autorité de l’État, d’une part, et faciliter la reprise des activités socioéconomiques par la quiétude dans le chef des autorités coutumières TEKE, des fermiers et toutes les autres communautés, d’autre part;

3). Instituer une nouvelle commission de pacification neutre et crédible afin de travailler sur la cohésion sociale et la cohabitation apaisée des communautés interculturelles ;

4). Organiser un procès des auteurs intellectuels et matériels du génocide TEKE ;

5). Réhabiliter dans leurs droits les Chefs coutumiers et la population TEKE, qui sont chassés systématiquement de leurs villages respectifs ;

6). Implanter et/ou renforcer les postes avancés de police et FARDC bien équipés en effectif et équipement dans tous les villages habités et faciliter l’accès humanitaire aux nécessiteux.

II. AUX AGENCES ET ONG INTERNATIONALES ET AUX ORGANISATIONS DE LA SOCIETE CIVILE EN GENERALE

1). S’activer pour venir en aide aux structures et familles d’accueil, ainsi qu’aux communautés vulnérables vivant encore au plateau de Batéké ;

2). Prêter une attention particulière au cas de génocide et l’épuration ethnique TEKE qui s’opèrent à grand pas sur sa terre ancestrale et de ménager aucun effort pour des plaidoyers conséquents susceptibles de mettre fin à ce désastre ;

3). Appuyer les efforts de la Commission Justice et paix, en ce qui concerne :

Des plaidoyers visant le règlement de ce conflit ;

La cohésion sociale entre les communautés interculturelles vivant au Plateau de Batéké ;

Le maintien de son système d’alerte en veille au plateau de Batéké’ (MALUKU rural) et, le cas échéant, l’étendre jusqu’à KWAMOUTH.

III. MEDIAS

1). Sauver le peuple TEKE qui est victime d’un génocide et d’épuration ethnique forcé en braquant toutes vos caméras vers le Plateau de Batéké.

Après ces recommandations, médianoche.com se voit obligé de faire une brève analyse des faits, en se demandant pourquoi on laisse faire les MOBONDO ? Loin de lui de penser que nous sommes devant un cas de terrorisme d’Etat ! Cependant, il appuie la suggestion d’une participante, à ce point de presse, invitant la CDJP/KIN a organisé des manifestations pacifiques telle la marche de protestation en vue de contraindre les obligataires publics à se départir d’une espèce de complaisance qui risque d’être fatale pour tous. Sur le plan judiciaire, il réclame la libération des Téké qui moisissent arbitrairement en prison, depuis plusieurs mois.

Une autre intervenante a inspiré le titre de cet article. Elle a dit que si à la porte des institutions du pays, le phénomène MOBONDO n’est pas éradiqué, que peuvent espérer nos frères et sœurs de l’Est ? Rien ! Cette intervenante a aidé medianoche.com à se souvenir des propos de Mzee Laurent-Désiré KABILA, qui avait dit, un jour : « Nous devons nous prendre en charge et même politiquement, aussi ! »

Telle est l’économie du Point de Presse organisé par la CDJP/KIN grâce à l’appui financier de Caritas-Belgique.

MABAYA DIAMBOMBA Médard

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