Il y a quelques temps, nous avions assisté, en RDC, à une polémique autour de la dot. Cette situation est due aux nombreux abus constatés en la matière. Que ne constatons-nous pas ! La demande en espèce va du simple à plus de 1.000 $US et, en nature, on dresse une liste des biens remplissant un papier duplicateur ; biens allant de la tenue vestimentaire en passant par le téléphone androïde, une motocyclette, diverses boissons, etc. Par habitude, la liste de la dot est aussi appelée « Facture de la dot, » chosifiant ainsi implicitement la femme.
Comme conséquence, les Kinois, particulièrement, qui sont brasés par ce scandale, sont devenus la risée de leurs compatriotes expatriés. Curieusement, rares sont les femmes qui ont pris part à cette polémique. Elles seraient devant un dilemme. Elles sont écartelées entre les intérêts de la famille biologique et le ménage ou futur ménage, selon le cas.
La solution à cette situation se trouve dans la loi congolaise et dans le système occidental, en la matière. En Europe, nous apprend-t-on la dot est un échange des cadeaux entre les deux familles des mariés. Cette pratique met en évidence l’égalité entre l’homme et la femme.
En RDC, la dot est devenue un fonds de commerce tel un père de famille qui élève des chèvres pour les vendre, le moment venu, à un prix fou, foulant au pied, de ce fait, le processus de la parité entre l’homme et la femme. Cependant, la Loi n°16/008 du 15 juillet 2016, modifiant et complétant la Loi n°87-010 du 01 août 1987, portant Code de la Famille, dispose en son article 361 : « Le futur époux et sa famille doivent convenir avec les parents de la future épouse d’une remise de biens ou d’argent qui constituent la dot au bénéfice des parents de la fiancée. Le mariage ne peut être célébré que si la dot a été effectivement versée au moins en partie. Nonobstant toute coutume contraire, la dot peut être symbolique. »
La solution à la dot excessive réside dans l’incise évoquée in fine dans l’article sus évoqué, à savoir, la dot peut être symbolique ; étant entendu que le geste symbolique est matérialisé par le paiement d’un franc (1 F), selon la pratique universellement admise. Comme l’économie congolaise est dollarisée et en vertu du principe économique qui dit : « La mauvaise monnaie chasse la bonne, » il serait de bon aloi de dire un dollar (1$ US) symbolique.
Voilà ce qui honore la femme ! Le législateur avait cru ne pas si bien dire. Toutefois, la fête y relative est l’affaire de deux familles, car ce sont leurs enfants qui sont à l’honneur indistinctement. Cessez de chosifier la femme. Le ménage est constitué par les deux conjoints, homme et femme. Cette réalité doit être apprise, en amont, pendant les fiançailles et, en aval, dans le vécu quotidien du couple. La législation gabonaise est à la page, à ce sujet. Elle dit que les chefs de famille sont l’homme et la femme.
En résumé, la dot qui tient compte de la dignité humaine est matérialisée par un franc symbolique accompagné par un échange des cadeaux entre les deux familles, tout en sachant qu’on ne demande pas un cadeau. Il est le fait d’une surprise.
La coutume congolaise a avili l’homme, la crise économique et le goût effréné du lucre aidant. Les parents doivent savoir que la dot n’est pas l’unique occasion offerte à un gendre d’offrir des cadeaux à ses beaux-parents. Des cadeaux plus gracieux viennent après, car ensemble, les deux familles, ne forment plus qu’une alliance.
MABAYA DIAMBOMBA MEDARD