Monsieur Kabasele Félix a réagi à notre article intitulé : « Entre Francophonie et Sommet de Saint Petersbourg, le choix est clair. » C’est cette réaction qui a inspiré cet article. Félix a écrit ce qui suit : « J’attends lire un jour en lingala ou en kikongo le journal de médianoche.com et mon âme sera en paix. »
Ecrire aujourd’hui, en lingala, par exemple, je parie que personne ne va vous lire, car nous sommes tous blasés par la langue française qui est toujours la langue officielle en RDC. Nous avons tous étudié en cette langue, à l’école primaire et à l’école secondaire, on introduit la langue anglaise pour tous les élèves. Les élèves de la section littéraire apprennent, en outre, le latin. Comme vous pouvez le constater, nos langues étaient complètement ignorées. Je crois que Félix a eu aussi le malheur de ne pas étudier en nos langues locales.
Vous comprendrez que le malheur n’est pas provoqué seulement par le diable, mais aussi par l’absence du leadership avisé. Notre souhait est que tout le monde prenne conscience de l’importance de préserver quelques-unes de nos langues. Il serait malheureux et surtout ridicule de perdre toutes nos langues. Il faut absolument en préserver quelques-unes.
Nos langues ont une agréable résonnance. Un jour, on nous posera cette question : « Qu’avez-vous fait de vos langues ? » On ira à la charge : « Quelle est votre langue officielle ? » Une langue d’emprunt, en dépit de la générosité linguistique de la nature qui a doté la RDC de plus de 450 langues. S’il faut coter la RDC, à ce propos, en suivant la nomenclature scolaire qui est répartie en 4 groupes, à savoir : Excellent, bon, médiocre et mauvais ; on lui donnerait quelle cote, pensez-vous ? Certainement zéro sur 450 ! La cote à lui attribuer est hors barème, c’est-à-dire en dessous de la mention mauvaise. Comportement étonnant et inquiétant !
MABAYA DIAMBOMBA Médard