« Non au culte de la personnalité, dit le Président Talon ! »

Partager:

Durant la semaine du 23 au 29 juillet 2023, quelqu’un d’inspiré avait posté dans les réseaux sociaux une vidéo à travers laquelle le Président Talion revient sur un thème de sa campagne, à savoir : Propositions des mesures pour interdire le culte de la personnalité.

Concrètement, il faudrait interdire le chant de louange, d’encensement, de soutient et la marche en faveur ou au profit du Président de la République. Il ne faudrait pas faire de ce dernier un dieu. Afficher partout les portraits de l’homme providentiel est à bannir, car cette pratique constitue une technique de conditionnement psychologique de la population. Cependant, encenser l’homme politique à domicile n’est pas interdit.

En revanche, la manifestation publique contre le Président de la République, les Ministres, les Maires et les élus est autorisée. En RDC, la Constitution, en son article 26, autorise la manifestation sur la voie publique.

Oui ! Je me dis que les subterfuges ne sont pas nécessaires pour celui qui matérialise son projet de société. Les œuvres parlent d’elles-mêmes, dit-on. Les pratiques ainsi dénoncées sont parfois le fait des flatteurs multiformes. C’est dans ce cadre-là que j’ai lu quelque part, sur une banderole, ce qui suit : « Le Comité National des Revendeurs des Véhicules, en sigle : CNRV, soutient le Chef de l’Etat Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO pour l’invitation et la réalisation des IXème Jeux de la Francophonie. »

Une flatterie pure et simple ! Cette attitude est contraire au devoir de redevabilité au peuple par les Gouvernants. Ce devoir est aussi garanti constitutionnellement en RDC. A titre d’exemple, il y a l’article 118 qui permet à la population de suivre les travaux parlementaires et l’article 180 oblige la Cour des Comptes de publier, au Journal Officiel, son rapport de contrôle de gestion des finances de l’Etat, des biens publics ainsi que les comptes des provinces, des entités territoriales décentralisées et les organismes publics.

Le pouvoir en soi rend fou et lorsqu’on se fait entourer des flatteurs et des profiteurs, on se croit un petit dieu. Trop de flatteries est contre-productif pour la population. N’a-t-on pas tort de suivre aveuglement Jean de La Fontaine qui avait dit : « Tout flatteur vit au dépens de celui qui l’écoute ?»

Nous avions déjà eu l’occasion d’aborder cette question en ces termes : « Dans l’Antiquité, les hommes étaient conscients de ce danger, nous avait appris le Professeur YOKA LYE MUDABA, au cours d’une émission culturelle télévisée. A cette époque-là, disait-il, chaque Empereur était pourvu d’un esclave qui avait pour rôle de lui répéter : Tu n’es qu’un homme. Ce rappel constant à l’ordre empêchait des abus de tout genre. » (UMOJA, Quotidien Indépendant, du 20 février 1991, P.2).

Le recours au travail de cet esclave est-il adapté, de nos jours, en Afrique. « Tu n’es qu’un homme ! » Est-ce que cette thérapie vaut-elle pour le contemporain qui s’avère indécrottable, par nature ?

MABAYA DIAMBOMBA Médard

Partager:

Check Also

« J’ai été à Ngambomi »

« J’ai été à Ngambomi »