« A qui la faute ? »

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Le 16 septembre, Journée Mondiale du Nettoyage, avais-je lu sur une affiche qui est postée dans les réseaux sociaux. Cette affiche me rappelle une pancarte sur laquelle il est écrit ce qui suit : « Nzela ezali fulu te. To batela yango malamu. » A côté de ces écrits, il y a la traduction en français, à savoir : « La route n’est pas une poubelle. Gardons-la propre. »

Oui ! Vous avez raison. La route n’est pas une poubelle, mais vous vous êtes abstenus d’indiquer là où il faudrait jeter des immondices, car il n’y en a pas de pareil à Kinshasa depuis plusieurs décennies, pour des raisons inavouées. La pancarte susmentionnée devrait être plantée devant le ministère de l’Environnement, l’Hôtel de Ville et aussi à la Primature, car c’est l’autorité politico-administrative qui a failli à son devoir.

L’absence des décharges publiques pendant plusieurs années accrédite la thèse du choix politique du pourrissement de la situation sociopolitique, en RDC. Cependant, il faut reconnaitre que la population kinoise pèche pour avoir contourné cette carence en s’évertuant ainsi à jeter des immondices dans des caniveaux, à la rivière, etc. Non ! Il ne faut jamais prendre une décision contre-productive, en polluant les cours d’eau et en bouchant les rigoles et égouts. Cette réaction irresponsable est suicidaire. Pourtant, une population coriace, avisée et éprise de justice aurait décidé de déposer, chaque matin, ses immondices devant sa maison communale ou son Bureau du Quartier. Ne vous en faites pas ! La police ne saurait arrêter toute une population.

Il y a lieu de se demander si on peut allouer des « crédits carbones » à une population qui a fait des cours d’eau sa poubelle. Où atterrissent les immondices qui émanent des domiciles de nos dirigeants ? Il n’y a pas de discrimination, à ce sujet. Est-ce que tout le monde jette ou fait jeter ses immondices, quelque part, à la sauvette ?

Rigolo ! De grâce, préservez les cours d’eau et l’environnement ! C’est cela aussi le prix d’une bonne santé physique. Ne dit-on pas que Dieu pardonne toujours. L’homme pardonne quelques fois, mais la nature ne pardonne jamais. Des environnementalistes ne cessent de crier vainement haut et fort en disant que les immondices peuvent générer des richesses et des emplois.

Le Congolais est réduit à poser des actes infrahumains. A qui la faute ? Je me sens contrarié pour répondre à cette question. Néanmoins, par analogie, ne pourrais-je pas dire qu’il n’y a pas de mauvaises troupes, mais plutôt un mauvais chef ? De grâce, ne jeter plus des immondices dans les caniveaux et cours d’eau. Mieux vaudrait les déposer, dorénavant, devant le bureau de votre Quartier et si vous avez la chance d’avoir comme voisin votre Bourgmestre, eh bien vous les abandonnez devant son domicile. Et si vous avez la merveilleuse chance d’avoir comme voisin le Gouverneur de la Ville ou la Ministre de l’Environnement, déposez-les avec respect devant sa résidence et repartez calmement. Le Professeur Patience KABAMBA n’a-t-il pas dit que : « Le monde et les sociétés changent à travers les dialectiques de conflits et d’affrontements ? »

MABAYA DIAMBOMBA MEDARD

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